Sortie de Vestiaire : Arnaud Siffert

Issu d’un cursus STAPS et titulaire de ses diplômes d’entraineur, Arnaud Siffert a pourtant décidé de s’orienter sur une toute autre voie. Il nous raconte la rencontre décisive qui a orienté sa reconversion.

Ma carrière

C’est à 7 ans, et un peu par hasard que le jeune Arnaud Siffert se met au handball. « Je ne savais pas ce que c’était, mais des amis de ma famille étaient très impliqués dans le club local à St Michel sur Orge. J’y ai mis un pied et je n’ai plus jamais arrêté jusqu’à ma retraite sportive en 2019 ». Pris dans l’engrenage du handball, le jeune gardien n’a cependant pas suivi un cursus classique de formation « Je n’ai pas fait de sport études, ni de pôle ou encore de centre de formation. À 14/15 ans mes parents ont accepté que j’aille à Massy : je faisais mes études et m’entrainais beaucoup en parallèle, tous les jours même » se rappelle Arnaud. Et ça paye… cette détermination l’amène à côtoyer l’équipe première de Massy jusqu’à y signer son premier contrat professionnel. Après quelques années en D1 avec le club essonnien, Arnaud Siffert se fait remarquer par le PSG (ndlr. : qui deviendra en 2002 le Paris Handball) où il passera 6 années (2000-2006). Sa carrière s’écrit ensuite du côté de Dunkerque, Nantes, Montpellier jusqu’à un retour à Nantes en 2016. Après plus de 500 matchs en élite, 17 campagnes européennes dont une finale de ligue des champions en 2018 avec le H, c’est « sans regret » qu’à 40 ans, le portier décide de raccrocher les baskets.

Mes études

« J’ai toujours fait des études. Mes parents m’avaient bien fait comprendre que jouer au handball c’était bien mais ça ne durerait pas toute la vie. Même si j’avais du football ils m’auraient incité à en faire ». Une fois à Massy, il intègre STAPS à l’Université d’Orsay « comme beaucoup de jeunes sportifs à l’époque : ça nous permettait de nous entrainer, les profs étaient plutôt conciliants, raconte Arnaud. Cependant ça a été du boulot : je n’avais pas de statut de sportif de haut niveau, il a fallu m’organiser pour bien gérer les cours et l’entrainement. Je ne sais pas si aujourd’hui je serais capable d’avoir ce rythme-là » ajoute-t-il.

Avec du recul, le portier ne regrette pas ses années de fac et la maîtrise STAPS (ndlr. : désormais remplacée par le Master) qu’il a décrochée : « Ça m’a énormément servi, ça m’a structuré, ça m’a appris la vie. Quand tu es sportif, tu peux vite être dans une bulle ; surtout maintenant, où tout est fait pour toi ».

Arnaud passera ensuite tous ses diplômes d’entraineur. « Ça me plaisait, pendant longtemps me reconvertir dans le milieu c’était mon idée. On va dire qu’avoir ces diplômes d’entraîneur, c’était une roue de secours pour l’après ».

Mon entre-deux

Malgré sa maîtrise et ses diplômes d’entraineur en poche, le gardien n’est pas tranquille. « Jusqu’autour de mes 30 ans, ça me prenait la tête de savoir ce que je voulais faire plus tard. J’étais tellement obnubilé par ça et stressé, que j’étais moins concentré sur le terrain » se rappelle-t-il. Après un travail sur soi, il décide de lâcher prise et de rester ouvert aux opportunités qui pourraient se présenter à l’avenir.

Il ne croyait pas si bien dire.

En 2017, Arnaud Siffert s’inscrit à un événement sur la reconversion organisé par l’AJPH dans les locaux de Swiss Life. Arrivé alors en avance, il tombe sur une tête connue dans les couloirs « J’ai croisé Olivier Martin que je connais très bien car j’ai joué à Massy avec lui il y a plus de 20 ans. Je ne savais pas qu’il travaillait chez Swiss Life. On a discuté une bonne demi-heure avant que ça commence et il m’a ouvert les yeux sur pleins de choses : il m’a conseillé de ne pas me cantonner qu’au milieu sportif même si cela pouvait sembler être la facilité pour nous sportifs de se reconvertir dans le milieu. Il m’a fait voir qu’on avait pleins d’opportunités autour de nous, qu’on avait développé pleins de compétences, et que notre horizon pouvait être bien plus large. »

Après avoir gardé cette discussion en tête toute la journée, Arnaud assiste à l’événement, aux multiples interventions dont celle d’Olivier Martin sur son parcours, sa reconversion, sa progression, les raisons pour lesquelles il est encore chez Swiss Life : « il m’a convaincu, son parcours, son discours, ça m’a parlé » se souvient l’ancien gardien de but.

Arnaud Siffert applique alors scrupuleusement les conseils d’Olivier : « je suis allée voir Marjolaine Palaysi qui travaille aux Ressources Humaines et je lui ai dit que j’étais intéressé pour postuler. Après plusieurs échanges, elle m’a mis en contact avec un responsable. Tous les entretiens que j’ai passés, je ne me suis même pas rendu compte que c’étaient des entretiens tellement tout s’est fait naturellement. Il me restait encore 3 ans de contrat, mais ils ont décidé de me suivre, de m’accompagner et de m’attendre. ».

En décembre 2018, alors que l’ancien portier entame sa dernière année de contrat avec Nantes, il reçoit une proposition de contrat professionnel d’un club de D1. « J’ai prévenu Swiss Life qui m’ont dit « Vas y fonce, on sera derrière toi quand tu auras décidé d’arrêter ta carrière »… Cet enthousiasme à me soutenir m’a motivé à les rejoindre tout de suite. J’ai décliné l’offre de contrat de joueur ».

15 jours après la fin de son contrat de joueur, Arnaud enchaine alors avec 6 semaines de formation interne. « Dans la formation on était 15 : la moitié venait du monde de la banque et l’autre moitié était tous des commerciaux. Et moi j’étais au milieu, se souvient Arnaud en souriant. Mais j’en ai profité, j’ai énormément participé, posé des questions : je ne voulais pas accepter qu’on me parle d’un sujet que je ne connaissais pas ».

Pour l’ancien gardien, voilà que commence alors une nouvelle vie en tant que conseiller commercial chez Swiss Life.

Ma vie actuelle

« J’ai un secteur de prospection qui m’est attribué et je pars à la rencontre de chefs d’entreprise. Il s’agit de leur expliquer et de m’occuper de leurs placements financiers et de protection sociale pour eux, leur entreprise, leurs employés ».

Arnaud Siffert n’a pas le temps de s’ennuyer : « c’est un bouillon permanent » qui lui rappelle beaucoup son ancienne vie de joueur « j’ai un poste avec beaucoup d’autonomie : je me déplace, je gère mon emploi du temps comme je veux, on attend juste de moi que je sois efficient. Ça me permet donc de m’occuper de mes enfants, d’aller voir des matchs ».

Autonomie ne signifie pas pour autant solitude : « c’était ma crainte » avoue Arnaud. « Après avoir fait un sport d’équipe j’avais peur de me retrouver souvent tout seul. Et en fait ce n’est pas le cas, on a une équipe derrière nous et on a un réel accompagnement. Ce sentiment d’équipe existe aussi en entreprise »

Mes conseils

« J’aimerais porter le même message que celui qu’Olivier m’a transmis en 2017 : ne pas se mettre de freins, de barrières : ce n’est pas parce qu’on est sportif qu’on peut se reconvertir uniquement dans le milieu du sport. On sait faire pleins de choses, on a pleins de compétences transposables à l’entreprise. D’ailleurs les entreprises adorent notre abnégation, notre côté battant, voire orgueilleux : on fait les choses pour gagner au bout. Il faut se servir de tout ce qui existe, de tout ce que l’AJPH met à disposition. Grâce à votre partenariat, les services RH de Swiss Life proposent des entretiens professionnels gratuits, de la mise en relation, il faut utiliser ces outils-là ».

Anne-Laure Michel

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