Pour aider les handballeuses et les handballeurs à anticiper leur après-carrière ou les aiguiller dans leur projet de reconversion, plusieurs outils sont à leur disposition. Dont la cellule FIR, fruit du partenariat entre la FFHandball et l’AJPH, sollicitée par de plus en plus d’actrices et d’acteurs.
L’entendez-vous cette petite voix intérieure qui propose de changer de voie ? Elle évoque les chemins détournés qui mènent à la reconversion, parle de formation. D’insertion. Elle parle surtout d’accompagnement, sans doute le mot le mieux adapté lorsqu’il s’agit de guider un athlète dans la fin de sa carrière.
La loi 2015-1541, dite loi Braillard, du 27 novembre 2015 est basée sur le fait que la quasi-totalité des sportifs de haut niveau sont mal ou insuffisamment préparés à une intégration sociale réussie à l’expiration de leur carrière sportive. Ils ont pourtant souvent participé au rayonnement de la France, mais celle-ci ne parvient pas à les préparer correctement à leur reconversion. Elle vise donc à rectifier le tir, les aide à se protéger, elle les accompagne concrètement.
La FFHandball a toujours porté une attention particulière à ces sujets, et retrouver aujourd’hui des Valérie Nicolas, Nodjialem Myaro, Guillaume et Bertrand Gille, Bruno Martini à des postes à responsabilité témoigne de son engagement au plus près de ses ambassadeurs.
Il existe aujourd’hui de nombreux dispositifs pour accompagner une joueuse ou un joueur. Elles ou ils ne les connaissent malheureusement pas tous. En 2019, 66% d’entre eux n’ont pas mis en place un projet de reconversion par manque d’informations. « Des outils sont pourtant à leur disposition, indique Laurent Frécon, responsable de la cellule FIR (formation, insertion, reconversion), on essaie de les aider de plus en plus, dès la fin des années de Pôle pour certains, et aussi au centre de formation où nous les sensibilisons aux réalités du monde professionnel et à l’importance du projet de vie. C’est un travail collectif. Notre philosophie humaniste est super importante, et le point de départ de toute action est l’entraide. »
Se projeter dans un futur qui n’a pas été pensé ou imaginé, en plein cœur de la réussite sportive, ne peut évidemment être considéré comme un exercice de style naturel. Cet accompagnement est donc indispensable. Indispensable, mais compliqué tant la personnalité, l’histoire vécue, le contexte d’évolution ou le parcours de vie conditionnent cet accompagnement. D’une manière générale, comme le précise Laurent Frécon, « il faut d’abord construire une relation, définir le projet privilégié, estimer sa faisabilité puis soutenir l’activité professionnelle nouvelle. »
À la FFHandball, la cellule FIR n’est pas la seule à oeuvrer. Créé en 2013, l’Institut Fédéral de Formation et de l’Emploi (IFFE) est l’outil en charge de mettre en oeuvre les formations des acteurs du handball dans toutes les composantes du projet fédéral en accord et en cohérence avec les instituts territoriaux de formation et d’emploi. Depuis 2020, la FFHandball dispose également, en tant qu’établissement déclaré au Rectorat de Créteil, d’un Centre de Formation d’Apprentis (CFA) pour délivrer des formations par la voie de l’apprentissage.
La FIR, elle, est la petite dernière. Fruit du partenariat entre la FFHandball et l’Association des Joueurs Professionnels de Handball (AJPH), elle a été créé en mai 2022 en mutualisant les moyens des deux structures, mais poursuit un travail de fond mené depuis 2018. Elle a pour objet d’accompagner au mieux les projets poursuivis par les joueuses et les joueurs, aussi bien au cours de leur carrière que dans la préparation de leur après-carrière, sur l’orientation, le choix de formation ou encore sur le financement ou l’insertion professionnelle. Entre 1800 et 2000 joueuses et joueurs sont ainsi concernés. La FIR cherche à proposer une diversité accrue de formations avec des modalités de fonctionnement, d’aménagement et d’apprentissages diverses et complémentaires. Elle a également mis en place un accompagnement personnalisé à destination des sportifs de haut niveau pour le suivi de formations handball et créé un site www.jepenseamareconversion.fr pour synthétiser tous ses domaines d’intervention.
Au travers des témoignages ci-après, son action prend tout son sens lorsqu’il s’agit d’aiguiller, sensibiliser ou plus simplement rassurer ou apaiser. La FIR a touché 100 joueuses et joueurs en 2019, 137 en 2020, 205 en 2021 au travers de 70 formations différentes. Et ça ne semble être qu’un début.
Philippe Pailhoriès